L’Esthétique des Trente Glorieuses, colloque de Cerisy

Bulletin de souscription pour L’Esthétique des Trente Glorieuses, sous la direction de Gwenaële Rot et François Vatin :

« On considère avec nostalgie les Trente Glorieuses comme si, dans les années 1945-1975, avait régné l’abondance économique, alors qu’il fallait d’abord reconstruire un pays en ruine, mais on dénigre son bilan idéologique et culturel, qui aurait été dominé par une croyance illusoire au progrès. Pollution, urbanisme sans âme, matières plastiques imputrescibles, tels seraient les seuls legs de ce temps d’inconscience. Aussi, l’architecture et l’art monumental des Trente Glorieuses, encore mal-aimés, ont subi beaucoup de destructions et commencent à peine à être patrimonialisés.

Or, comme le montrent les études réunies ici, en dépit de l’urgence de la reconstruction, on a accordé à cette époque une grande importance aux questions esthétiques. On faisait confiance aux nouveaux moyens techniques pour faire du beau moins cher à destination du plus grand nombre. Esthétique fonctionnelle et démocratisation artistique sont étroitement liées. On comprend dès lors le rôle central de l’industrie dans les représentations de ce temps. Contre l’opposition romantique du beau et de l’utile, il fallait réinstaller le monde industriel dans les valeurs humaines. Les usines, aussi, devaient être belles comme fonctionnelles, et constituer un objet d’intérêt pour l’art. La démocratisation du beau exigeait qu’il s’impose dans les lieux de travail. Inversement, l’expérience industrielle de la simplicité, de la cohérence, pouvait nourrir l’inspiration artistique.

Réunissant vingt-quatre spécialistes qui croisent leurs multiples terrains, cet ouvrage vise, non à défendre l’esthétique des Trente Glorieuses, mais à la restituer dans sa complexité. Il invite le lecteur à regarder un peu différemment un passé trop proche pour qu’on puisse encore pleinement l’estimer. »

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Reynold Arnould, Le Travail de la Cité, 1963, Palais des Consuls de Rouen

Roger-Henri Expert à Metz, L’église Sainte-Thérèse de L’Enfant-Jésus

Si l’église Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus 
de Metz, œuvre de l’architecte Roger-Henri Expert (1882-1955), est inaugurée en mai 1954, la conception de cet édifice singulier et précurseur était arrêtée dès les années 1930. C’est l’un des premiers édifices religieux en France pour lequel les possibilités structurelles du béton sont exploitées au service
 de nouvelles formes et d’un élancement de la nef digne des cathédrales gothiques. Un ensemble 
de vitraux-claustras, remarquable par ses dimensions et par sa technique inédite, est conçu par l’artiste Nicolas Untersteller (1900-1967) et vient donner vie
 à cette armature de béton armé dans laquelle
 les fidèles et les visiteurs se succèdent depuis 
plus d’un demi-siècle.

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