La Caserne Jacques Vion inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques

La caserne Jacques Vion, Chef d’œuvre de l’architecte Pierre Debeaux, est inscrite au titre des monuments historiques !

Paris, Toulouse, le 26 septembre 2023

Nous, Collectif pour la reconnaissance et la protection de l’œuvre de Pierre Debeaux, avons l’honneur de vous faire part de la protection la caserne de pompiers Jacques Vion au titre des monuments historiques.

Auditorium
©Vincent Boutin

Pierre‐André Durand, préfet de la région Occitanie, a pris le 14 septembre 2023 un arrêté portant inscription au titre des monuments historiques de la caserne de pompiers Jacques Vion, située allées Charles‐de‐Fitte à Toulouse.

Nous nous félicitons de la décision du préfet qui reconnait la valeur de la caserne Vion du point de vue de l’histoire et de l’histoire de l’art, et récompense notre engagement.

La caserne de pompiers Jacques Vion est le Chef d’œuvre de l’architecte Pierre Debeaux (1925‐2001), exemple exceptionnel d’interprétation de l’histoire de l’architecture, d’inventivité formelle et technique, et de réponse complexe et inédite au programme d’une caserne de pompiers.

Le 20 décembre 2022, nous avions envoyé une lettre ouverte à Madame la Ministre de la Culture pour solliciter son appui à la protection de la caserne Vion au titre des monuments historiques. Cette lettre a reçu le soutien de deux cents personnalités du monde de l’architecture, du patrimoine, des arts et de la culture, en France et à l’international.

Notre démarche a été relayée par la presse (Libération, Le Parisien, Télérama, AMC, etc), les associations de défense du patrimoine (Docomomo, Sites et Monuments) et les réseaux sociaux. Par ailleurs, la pétition pour la sauvegarde de la caserne Vion a reçu la contribution exceptionnelle de 3260 signataires.

Le 6 juin 2023, la Commission Régionale du Patrimoine et de l’Architecture de la région Occitanie avait émis un avis favorable à la protection de la caserne Jacques Vion au titre des monuments historiques. La décision du préfet confirme l’avis favorable de la commission et entérine la protection de cet ensemble architectural.

Nous tenons à remercier toutes les personnes qui se sont engagées avec nous dans cette démarche, architectes, artistes, historiens, conservateurs, pompiers, citoyens et amis. Votre engagement à nos cotés a permis la reconnaissance et la protection de la caserne Jacques Vion, et sa transmission aux générations futures.

Dans la continuité des actions engagées, nous souhaiterions que l’inscription de cette œuvre majeure soit suivie d’un classement au titre des monuments historiques, y compris la piscine et la fosse de plongée, parties intégrantes d’un ensemble cohérent. La protection de la caserne Jacques Vion est notamment motivée par la qualité de sa réponse à un programme complexe de caserne de pompiers. Nous invitons les éventuels futurs propriétaires de cet ensemble architectural d’exception à proposer un programme cohérent qui le mette en valeur tout en le rendant accessible au public.

Tour de séchage
©Vincent Boutin
Colonnes
©Vincent Boutin

 

 

 

 

 

 

Collectif pour la reconnaissance et la protection de l’œuvre de Pierre Debeaux
Stéphane Gruet, Pierre‐Georges Guillonnet, Rémi Papillault, Raphaëlle Saint‐Pierre, Sébastien Segers

collectif@pierredebeaux.com

Maisons-Bulles, Architectures organiques des années 1960 et 1970

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Collection Carnets d’Architecture, Publié aux Editions du Patrimoine

Disponible en librairie à partir du 12 novembre 2015

« L’homme, l’animal, l’amande, tous trouvent le repos maximum dans une coquille. » Gaston Bachelard, La Poétique de l’espace, 1957.

Un véritable rejet du mouvement moderne a émergé en France durant la décennie 1960. Des architectes et des artistes mènent alors des recherches sur le voile de béton, qui offre une immense liberté d’expression et une souplesse tant formelle que technique. Influencés par Antoni Gaudí ou Frederick Kiesler, inspirés par la nature, ils se tournent vers la création de volumes ovoïdes. Dans une société passionnée par la science-fiction et les soucoupes volantes, ils composent des univers entre représentation primitive et projection futuriste. Leur choix pour les structures en forme de bulles sera à la fois économique, esthétique et pratique : coquille protectrice, elle doit s’accorder parfaitement aux gestes quotidiens.
En 1959, Pascal Häusermann (1936-2011) est le premier à construire une maison à partir de ce procédé, dans l’Ain. Avec Claude Costy (née en 1931), son épouse – et associée de 1963 à 1972 –, il décline l’utilisation du voile de béton durant plus d’une décennie, tout en travaillant à des variations en plastique.
D’autres créateurs suivront : Jean-Louis Chanéac (1931-1993), le médiatique Jacques Couëlle (1902-1996), Antti Lovag (1920-2014) qui se définit lui-même comme un « habitologue », ou encore l’architecte Henri Mouette (1927-1995) et le sculpteur Pierre Székely (1923-2001). L’empreinte de cette architecture se lira ensuite aussi bien à travers les livres pour enfants, avec la maison de Barbapapa, qu’au cinéma, avec celle de maître Yoda dans Star Wars. Mais l’intérêt du grand public, étrangement, sera très éphémère. Les bulles vont se répandre pendant une quinzaine d’années, jusqu’à ce que la crise, la mutation de la société française et les nouvelles orientations des lois d’urbanisme sonnent le glas de la plupart des projets. Et depuis le début des années 1980, les maisons-bulles restent essentiellement du domaine de l’autoconstruction.

Villas 60-70 en France

Couverture du livre
Villas 60 70 de Raphaëlle Saint-Pierre, éditions Norma, 2013

Villas 60-70 en France démontre que le pays a produit une architecture digne d’être reconnue, des œuvres de créateurs français (Jean Balladur, André Bruyère, Paul Chemetov, Jean Nouvel, Claude Parent, Roland Simounet, etc.) ou étrangers (Marcel Breuer, Philip Johnson, Richard Neutra, Oscar Niemeyer). L’ouvrage analyse les divers courants esthétiques et de pensée, notamment dans leur relation aux mouvements internationaux.

Au milieu des années 1960, la contestation sociale et la montée en puissance de la contre-culture se font sentir, tant aux États-Unis qu’en Europe. L’architecture moderne est remise en question par une multiplicité de tendances qui apparaissent alors ou prennent de l’ampleur. Contrairement aux années 1950, on ne peut pas parler d’un style caractéristique des décennies 1960 ou 1970. Cependant le programme de la maison reste, plus que jamais, un laboratoire pour les architectes, jeunes ou âgés.

Divisée en trois, la première partie du livre s’attache à discerner les influences, les ruptures, les thèmes de réflexion dans la maison individuelle française de la période. Le premier chapitre est consacré aux métamorphoses de la modernité. Les débats se complexifient, les modèles changent comme les repères avec la réforme de l’enseignement de l’architecture. Face à l’invasion des pavillons, architectes et designers se battent pour proposer des prototypes de maisons industrialisées. Le deuxième chapitre s’intéresse aux défis envers les typologies habituelles, aux rapports des architectes avec les sciences, à l’effacement des frontières avec les arts plastiques (Pierre Szekely) et à la prospective (Jean-Louis Chanéac). Dômes, paraboloïdes hyperboliques, bulles (Pascal Häusermann, Antti Lovag) et gonflables sont les symboles d’une rupture avec la boîte. Le troisième chapitre aborde la pensée écologique. Elle apparaît d’abord chez quelques scientifiques, intellectuels et marginaux puis, lors de la crise pétrolière de 1973, investit la scène nationale avec le renouvellement de l’intérêt pour le bois (Pierre Lajus, Jean-Pierre Watel) et des essais d’architecture solaire (Guy Rottier).

Dans la seconde partie du livre, une trentaine de villas, classées par ordre chronologique, sont analysées en détail avec l’aide de documents photographiques et graphiques. Elles illustrent et approfondissent les thèmes abordés en première partie.

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Publié en 2013 aux Editions Norma